Workshop –Corps-paysage /mardi 6, mercredi 7, jeudi 8, et vendredi 9 septembre 2022
By Elaine KONOPKA The attentive Body –Publié dans – Body Talks on octobre 12th, 2019
https://elainekonopka.com/fr/claire-buisson/
The Attentive Body : Votre enseignement est basé sur une approche « transversale » – regarder le réel de manière chorégraphique. Comment encourager les gens à développer dans leur quotidien un regard qui inclue le corps et le mouvement ? Est-il possible d’appliquer cet enseignement à quelqu’un qui ne s’identifie pas forcément comme chorégraphe ou artiste ?
Claire Buisson : Tout à fait. C’est en tout cas mon approche et ma « revendication ». J’ai notamment enseigné auprès d’étudiants en archi et en design. Et même en enseignant à des danseurs, ce qui m’intéresse, c’est de les faire sortir de la danse, c’est-à-dire que le corps et le mouvement existent aussi hors de la danse et de ses codes. (…)
Je pense qu’il suffit simplement d’observer le mouvement dans l’environnement quotidien urbain avec une conscience chorégraphique : le mouvement de masse dans le métro, les corps qui marchent dans la rue, les bâtiments et les objets… Cela crée déjà une « respiration » dans notre présence quotidienne.
TAB : Et le béton ? Les bâtiments ? Je vois plus difficilement le mouvement, là…
CB : Pour moi le paysage, même sans corps, peut aussi être un paysage organique. Il y a deux choses. D’une part, la qualité du regard que je vais porter sur les bâtiments et l’architecture. Le regard peut être tactile et kinesthésique ; il modifie alors ma perception du réel, même le réel bétonné. D’autre part, il y a du mouvement partout : celui de la lumière qui va modifier les volumes perçus du bâtiment par exemple, d’un oiseau qui va passer devant le bâtiment et, par son mouvement, modifier le paysage… Cet été, j’étais en résidence au Mexique. Nous avons réalisé une vidéo autour de ruines d’usines. Et justement, nous avons fait des plans fixes, comme des photos, et là, toujours surgissait à un moment une sensation de mouvement à l’image : une branche d’arbre qui bouge, un papillon qui passe, ou même simplement le mouvement de notre perception. (…)