Rencontre avec Franck MAS

Workshop Scénographie /questions d’espace -mardi 9 et jeudi 11 janvier 2024

BIOGRAPHIE
Franck Mas mène depuis plusieurs années une réflexion sur les fondements et les enjeux de la représentation des textes du répertoire, axant principalement sa recherche autour de l’Avare de Molière puis par extension à l’ensemble des pièces du dramaturge. Influencé par la pensée de Claude Régy et celle du linguiste et poète Henry Meschonnic, Franck ouvre, dans ce qu’il a appelé LE DEGRÉ ZÉRO DU THÉÂTRE, un champs encore inexploré de l’interprétation des textes via un vocabulaire plastique et performatif, abordant notamment la dimension du temps, de la durée, et les notions de continu et discontinu chères à Meschonnic

PROJETS en RÉSIDENCE

– « L’ARBRE DE MOLIÈRE »

L’artiste Franck Mas a été en résidence au Nouveau Gare au Théâtre afin de développer son projet L’ Arbre de Molière.
L’ARBRE DE MOLIÈRE s’inscrit dans un projet de recherches intitulé LE DEGRÉ ZÉRO DU THÉÂTRE qui interroge les fondements de la représentation d’un texte de théâtre et l’ouvre au vocabulaire plastique et performatif. Il consiste à stimuler la pousse d’une noix par l’apport en substances nutritives gazeuses contenues dans le souffle de la parole.
Pour cette première lecture publique, les spectateur.rice.s volontaires seront invité.e.s à lire sur le plateau un extrait du répertoire de Molière afin de permettre à la plante de grandir. Chaque lecture sera ensuite répertoriée dans un registre et constituera l’arbre généalogique du noyer.
Un journal de croissance sera également édité et diffusé au fur et à mesure du développement de la plante via un site internet dédié.

Le répertoire de Molière est constitué de 33 pièces. Entre 120 et 150 lecteur.trice.s présent.e.s sur une vingtaine de jours constitueront la famille de nourriciers de ce monument vivant.

 LES RENCONTRES DE 10h10

L’association LE PROJET BLOOM, créée et dirigée par le compositeur Colin Roche, et dans laquelle j’ai le plaisir d’intervenir aux côtés de Frédéric Mathevet et Katherine Vayne, a initié l’année dernière un nouveau rendez-vous avec Les Rencontres de 10h10 (anciennement appelées 14h28). Elles sont un temps fort d’échanges entre artistes de tous horizons, qui sur une thématique précise discutent, interviennent, partagent leur pensée et enrichissent par la singularité et la pertinence de leurs points de vue les autres intervenants. Ancrés sur la prévalence de l’écoute mutuelle et sur l’intérêt que chacun peut avoir à l’encontre de la parole de l’autre, les rendez-vous de 10h10 se déroulent sur une journée et invitent chaque intervenant à partager la particularité de son expérience ou de sa pratique au regard du sujet abordé. Dans un esprit de grande ouverture, et suivant ce principe mis en place et développé depuis de plus de 5 ans, dans l’accompagnement d’artistes issus du sonore, dans le cadre du programme Le Cerisier, les rendez-vous de 10h10, parce qu’ils ne sont soumis à aucune production ni nécessité de résultats, est un lieu où l’esprit, l’émulation, la complicité artistique et intellectuelle trouvent un écrin propice à leur épanouissement.

Thèmes abordés sur 2023  : Jeudi 9 mars 23 Le renoncement ; Jeudi 13 avril 23 Commencer ; Jeudi 11 mai 23 Finir ; Jeudi 22 juin 23 L’atelier.

PROJETS ARTISTIQUES

Dernier en cours / Les topographies du souffle

Franck MAS, Topographie du souffle pour Cy Twombly, papier bible format A5 / avec l’aimable autorisation de l’artiste

Rencontre avec Christophe Beauregard

Workshop Photographie, la question du portrait /jeudi 14 décembre 2023

Christophe BEAUREGARD

Né en France en 1966, je vis et travaille à Paris. Licencié en Littérature, c’est après ma rencontre avec Sam Francis dans son atelier à Palo Alto en 1989 et un voyage d’un an en Écosse au cours duquel je pratique assidûment le dessin et la peinture, que je décide de rentrer aux Beaux-Arts l’année suivante. Diplômé en 1992, je choisis de m’orienter vers la photographie et deviens assistant de nombreux photographes people et de mode. Dès 1996, je réalise des portraits de célébrités pour la presse et la publicité. Et à partir de 2003, je développe un travail artistique.

Le corps humain, social comme intime, est mon sujet de prédilection. Fascinés par les symptômes de notre hédonisme contemporain et ses représentations, mes photographies montrent comment notre corps fait les frais de notre obsession de donner un sens à notre existence et comment nous désirons être uniques tout en nous conformant aux normes.

Cette approche particulière du portrait et sa mise en scène m’a valu un certain nombre de collaborations prestigieuses, de Dior à Berluti, en passant par le Centre Pompidou-Metz ou le CentQuatreParis en France. J’ai également été exposé à l’étranger : Schirn Kunsthalle Frankfurt – De, Alcatel Lucent – Us, Museo dell’Opera del Duomo de Prato, It. Je suis représenté à Paris par Ségolène Brossette Galerie.

Christophe BEAUREGARD, Vianney D. / avec l’aimable autorisation de l’artiste

https://www.christophe-beauregard.com/

Valère NOVARINA -Les personnages de la pensée

Vendredi 17 novembre 2023 / Théâtre de la Colline

https://www.colline.fr/spectacles/les-personnages-de-la-pensee

Depuis Le Drame de la vie, créé en 1986 au Festival d’Avignon, Valère NOVARINA, peintre et metteur en scène ne cesse de creuser inlassablement son sillon. À intervalles plus ou moins réguliers, on le voit reparaître pour cultiver son obsession langagière, pour en remettre une couche, serait-on tenter de dire. Chez lui, il n’est jamais question de révolution, ni même de réinvention, mais plutôt de variations, de variations de variations, d’excroissances qui, toujours, sont irriguées par une même sève, celle de l’arbre de la parole, non comme véhicule de la pensée, mais comme architecte de celle-ci. « Voici que les hommes s’échangent maintenant les mots comme des idoles invisibles, se forgeant plus qu’une monnaie : nous finirons un jour muets à force de communiquer ; nous deviendrons enfin égaux aux animaux, car les animaux n’ont jamais parlé mais toujours communiqué très très bien, écrivait-il, en 1999, dans Devant la parole. Il n’y a que le mystère de parler qui nous séparait d’eux. À la fin, nous deviendrons des animaux : dressés par les images, hébétés par l’échange de tout, redevenus des mangeurs du monde et une matière pour la mort. » Alors, à une heure où ces assertions prennent un caractère prophétique, Valère Novarina enfile ses gants sémantiques pour livrer le 19e round de son combat, Les Personnages de la pensée, et, une nouvelle fois, tenter de faire triompher le Verbe, et avec lui relever le drapeau à terre de notre commune humanité.