Workshop –Image, mise en scène et narration /jeudi 19 et vendredi 20.12.2025 -Cheffe décoratrice pour les décors de cinéma /diplômée des Arts décoratifs de PARIS
Cheffe déco cinéma depuis plus de dix ans, Chloé Cambournac a récemment travaillé sur Houria de Mounia Meddour et Goutte d’or de Clément Cogitore. Elle nous explique comment son métier qui tient de l’artisanat d’art, vient enrichir le scénario et donner de la vie aux personnages.
Chloé Cambournac : “L’écoconception ne contraint pas mais rend créatif·ve”
Dans le cadre d’une semaine thématique intitulée “Comment la culture change le monde” animée par Lucy Decronumbourg, chargée de production de la compagnie La Poursuite du Bleu, les étudiant·es de 5e année de l’ICART ont accueilli plusieurs professionnel·les engagé·es dans le secteur culturel. Chloé Cambournac, cheffe décoratrice au cinéma, est venue présenter ses activités et son implication au sein de la Ressourcerie du cinéma.
Comment est née votre volonté de développer l’écoconception dans le cinéma ?
Mon parcours a connu différents éveils qui m’ont permis de réimaginer mon métier. Formée aux Arts Déco de Paris, je me suis dirigée vers la scénographie. D’abord destinée aux décors de théâtre, on me propose mon premier film, Le Pacte des Loups, sous la direction de Guy-Claude François. Après plusieurs longs-métrages, je travaille sur Deux moi de Cédric Klapisch. Au moment du démontage des décors, je réalise que le parquet, collé, ne pourra pas être récupéré à la fin. L’équivalent d’une benne de bois neuf est finalement jeté. Il me faut alors repenser les processus de création des décors et instaurer un dialogue entre les différents corps d’artisanat. Avec une dizaine de personnes, nous montons donc le collectif Eco-Déco Ciné (lien vers notre page Facebook). La Ressourcerie du Cinéma créée par Jean Roch Bonnin, Karine de Polignac et Isabelle Hebert est née officiellement en 2021, en réponse à au besoin d’écoconcevoir les décors.
Comment La Ressourcerie fonctionne t-elle ?
C’est un modèle associatif qui repose sur le principe d’adhésion. L’équipe est complémentaire : certain·es viennent du milieu du recyclage, d’autres du cinéma et de la régie.
Elle comporte 200 tonnes de décors récupérés et réemployés. Les décors sont vendus à 50% du prix d’achat et le tarif est dégressif en fonction des bourses. La Ressourcerie ne fait pas de bénéfice, l’argent gagné est réinvesti dans l’entretien du lieu, les charges et le loyer. L’idée est de réfléchir au réemploi des décors dès la conceptualisation. La méthode de travail évolue. Cela demande moins de temps de construction car nous travaillons des éléments qui existent déjà. Mais le temps de démontage est plus long, car il faut tout désassembler avec soin pour à nouveau réutiliser ces matériaux. (… )